La migration cellulaire est la capacité à la mobilité dans le corps de certaines cellules, suivant un itinéraire défini. Une protéine régulant cette migration, appelée Arpin, a été mise en évidence (CNRS-CEA-ENS/France). Elle a le pouvoir de contrôler ce mouvement qui peut être plus ou moins perturbé dans des contextes pathologiques.

La mobilité des cellules est un processus fondamental qui dirige, déjà à l’état embryonnaire, les grands axes d’organisation structurale de l’organisme.

Elle est indispensable aux cellules immunitaires, dans leur contact des agents pathogènes ou pour colmater une brèche ou encore cicatriser des blessures. La circulation des cellules se réalise par un réseau composé essentiellement d’une protéine fibreuse, l’Actine. Ces réseaux leurs permettent de déformer en quelque sorte la membrane, formant ainsi des Lamellipodes et générant alors une force grâce à une machinerie moléculaire appelée «complexe Arp2/3». L’Arpin joue un rôle spectaculaire à ce niveau : au moment où la cellule reçoit des signaux pour projeter sa membrane, elle s’active pour freiner ce mouvement, tel un conducteur qui freine et accélère en même temps.

Pour mieux comprendre son action, l’Arpin a été éliminée dans plusieurs types de cellules très différentes, telles que des amibes ou des cellules tumorales. Dépourvues alors de ce frein moléculaire, ces cellules migrent plus vite mais aussi de façon plus rectiligne. Ce qui montre que, non seulement, la protéine Arpin freine la cellule mais, en plus, elle lui permet de prendre une direction. Autrement dit, elle est à la fois le frein et le volant de la cellule.

Arpin est dès lors apparue comme un inhibiteur du complexe Arp2/3, capable non seulement de freiner la progression du lamellipode responsable de la migration cellulaire mais aussi de contrôler la direction de cette migration, voire de modifier sa trajectoire par la formation d'un autre lamellipode dans la membrane. Les cellules cancéreuses sont capables de réactiver le programme de migration cellulaire et produire ainsi des métastases qui envahissent l'organisme. De ce fait, les chercheurs pensent que la découverte d'Arpin aura un impact dans la recherche sur le cancer, avec des répercussions tant sur le diagnostic des tumeurs invasives que sur les interventions thérapeutiques visant à bloquer la formation de métastases.

Cette découverte est sans doute une avancée remarquable, puisque les cellules tumorales sont capables de réactiver le programme de migration cellulaire et d’essaimer ainsi des métastases envahissantes. Le travail des scientifiques consistera donc à trouver des thérapies qui stopperaient la formation de ces redoutables cancers secondaires, avec les conditions d’usage convenables de cette protéine singulière.

                                        BOULESBIAAT Rania, élève-ingénieure de 1ère année/ENSB

http://www2.cnrs.fr/presse/communique/3285.htm

http://www.biofutur.com/Le-coup-de-frein-de-la-migration-cellulaire